Québec, « Dix ans de hausses des loyers, ça suffit », affirme le FRAPRU
Les loyers ont déjà trop augmenté à la faveur de la pénurie de logements locatifs des dix dernières années. Il faut contester les hausses ! Le FRAPRU incite les locataires à refuser toute nouvelle augmentation de loyer qui leur paraîtrait exagérée, en fonction des indices communiqués ce matin par la Régie du logement.
En s’appuyant sur des données publiées en décembre 2010 par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le FRAPRU précise que le coût moyen des logements de deux chambres à coucher a augmenté de 34,5 % à l’échelle du Québec depuis 2000. Dans la région métropolitaine de Montréal où se concentrent 56 % des ménages locataires du Québec, le loyer moyen est de 37 % plus élevé qu’il y a dix ans.
À titre de comparaison, la rémunération hebdomadaire moyenne a augmenté de 27 % au Québec durant la même période. Quant aux prestations de base à l’aide sociale, elles n’ont augmenté que de 18 %, ce qui est inférieur à l’évolution de l’Indice des prix à la consommation (IPC).
De plus, la SCHL évalue qu’en 2009 seulement, le coût moyen des loyers a augmenté de 3,0 % au Québec, même en excluant les logements nouvellement construits. À Montréal, la hausse a été de 3,4 %.
Selon le FRAPRU, une telle augmentation du coût du logement a aggravé les problèmes d’incapacité de payer vécus par une partie significative des locataires. Ainsi, en l’espace de dix ans, le nombre de causes introduites ou relancées à la Régie du logement pour non-paiement de loyer est passé de 39 942 à 46 315, ce qui représente une augmentation de 16 %. Le danger d’éviction des locataires a crû d’autant, avec tous les drames personnels qui y sont reliés.
Un appel à la vigilance
Le FRAPRU rappelle aux locataires que la loi leur permet de refuser les augmentations de loyer demandées par les propriétaires, tout en demeurant dans leur logement. Il leur conseille fortement de se faire aider par le comité logement ou l’association des locataires de leur ville ou de leur quartier. Il leur conseille également d’examiner attentivement les estimations de hausses de loyer publiées par la Régie.
Ces indices sont les suivants pour 2011.
Logements chauffés par les locataires 0,5 %
Logements chauffés par les propriétaires:
à l’électricité 0,6 % ; au gaz 0,6 % ; au mazout 2,7 %
Les hausses peuvent être plus importantes, en cas de travaux de rénovations majeures ou d’augmentations de taxes. Dans ce dernier cas, Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, met sérieusement en garde les locataires des villes où des hausses importantes de taxes ont été annoncées : « Les taxes ont un impact réel, mais elles ne représentent qu’un des items pris en considération dans le calcul des augmentations. Ce n’est pas parce que la Ville de Montréal a annoncé une hausse moyenne de taxes de 4,3 % pour 2011 que les loyers doivent y augmenter du même pourcentage ».
Rencontre avec le ministre Raymond Bachand
Lors de la rencontre du 26 janvier avec le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, dans le cadre de ses consultations prébudgétaires, le FRAPRU a insisté pour que le budget 2011 comprenne des investissements majeurs et récurrents en logement social, notamment pour offrir une alternative aux ménages qui n’arrivent plus à payer les loyers en vigueur sur le marché privé de l’habitation.