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Zimbabwe : Kofi Annan appelle le gouvernement à cesser immédiatement les démolitions des bidonvilles

22 juillet 2005 – Après avoir pris connaissance du rapport de son Envoyée spéciale, le Secrétaire général a appelé aujourd'hui le gouvernement du Zimbabwe à cesser immédiatement les « expulsions forcées » et les « démolitions » massives des bidonvilles qui ont jeté dans la rue quelque 700 000 personnes, au nom d'une opération de rétablissement de l'ordre et en violation des droits fondamentaux à l'habitat.

« Il s'agit d'un rapport très alarmant qui confirme que 'l'Opération Murambatsvina' a causé une injustice catastrophique pour près de 700 000 citoyens du Zimbabwe parmi les plus pauvres, par le biais d'actions menées sans discernement, avec une indifférence troublante pour les souffrances humaines », a déclaré le Secrétaire général dans un message transmis par son porte-parole.
« J'appelle le gouvernement à cesser immédiatement ces expulsions forcées et ces démolitions et à s'assurer que ceux qui ont orchestré cette politique inconsidérée soient tenus responsables de leurs actions », a ajouté le Secrétaire général.
« La critique, tout en étant justifiée, n'est pas suffisante, a poursuivi Kofi Anna. Nous avons le devoir d'aider ceux qui sont dans le besoin. En accord avec les recommandations de mon Envoyée spéciale, les Nations Unies vont rechercher de toute urgence un accord avec le gouvernement du Zimbabwe afin de mobiliser immédiatement une assistance humanitaire de l'ampleur nécessaire pour éviter plus de souffrances ».
« J'exhorte la communauté internationale à répondre généreusement à cet appel. Pour sa part, le gouvernement doit reconnaître l'état d'urgence virtuel dans lequel il se trouve, permettre un accès sans entrave des opérations humanitaires et créer les conditions d'une aide et d'une reconstruction durables », a encore appelé le Secrétaire général.
« Une fois que l'aide humanitaire d'urgence sera assurée, les Nations Unies joueront leur rôle en apportant tout l'aide qu'ils pourront dans l'application des autres recommandations du rapport. Parmi celles-ci figure un appel au dialogue entre le Gouvernement du Zimbabwe, les représentants nationaux et la communauté internationale dans l'optique de travailler ensemble pour résoudre les sérieux problèmes sociaux, économiques et politiques du Zimbabwe », a-t-il précisé.
Anna Tibaijuka, Directrice de l'Agence des Nations Unies pour les établissements humains ONU-Habitat, nommée le 20 juin dernier Envoyée spéciale de l'ONU au Zimbabwe et chargée d'examiner l'impact humanitaires des destructions quartiers entiers de bidonvilles, entreprises par les autorités du pays, a présenté son rapport aujourd'hui, lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York.
Au cours de sa mission de 15 jours, entamée le 26 juin dernier, elle a pu visiter plusieurs zones « nettoyées » par le gouvernement. Elle s'est notamment rendue dans la ville de Mutare, à l'est du pays, dans le camp « Caledonian Farm » où vivent dans des conditions très difficiles plus de 4 000 personnes, victimes des expulsions, ainsi qu'à « Porta Farm », site de la plus vaste opération d'expulsion menée par le gouvernement.
Elle a aussi a rencontré, le 29 juin dernier, le président Robert Mugabe.

Dans un rapport « alarmant », l'ONU dénonce les destructions des bidonvilles au Zimbabwe

22 juillet 2005 – Dans un rapport qualifié de « profondément alarmant » par le Secrétaire général, l'Envoyée de l'ONU au Zimbabwe a dénoncé aujourd'hui les destructions de bidonvilles par les autorités du pays qui ont laissé 700 000 personnes sans abri ou sans travail, provoquant une grave crise humanitaire. « Une tragédie » pour le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.
Anna Tibaijuka, Directrice de l'Agence des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat ), nommée le 20 juin dernier Envoyée spéciale de l'ONU au Zimbabwe, a présenté aujourd'hui, lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York, son rapport sur l'impact humanitaire des destructions de quartiers entiers de bidonvilles, opérées par les autorités du pays « sans discernement et de manière injustifiée, dans l'indifférence à la souffrance humaine », et en violation du droit international.
Le rapport note que les démolitions ont eu des conséquences « désastreuses » pour la population.
De son côté, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, a déclaré, lors d'une conférence de presse donnée au Palais des Nations à Genève, que l'absence de perspectives pour les anciens résidents de logements détruits était « une tragédie ».
« Tout en prétendant cibler des habitations et structures illégales et réprimer des activités illicites présumées, l'opération a été conduite d'une manière indiscriminée et injustifiée, avec indifférence à l'égard de la souffrance humaine », souligne le rapport de l'Envoyée spéciale.
Lancée le 19 mai, l'opération, baptisée « Se débarrasser des ordures » pour « Restaurer l'ordre », entreprise par les autorités du pays, a entraîné la destruction de milliers de logements de fortune.
« Même si elle est motivée par le désir d'assurer un semblant d'ordre dans les manifestations chaotiques d'une urbanisation rapide (...), l'opération (...) s'est avérée une entreprise désastreuse », fait remarquer le rapport.
Soulignant que les conséquences humanitaires de l'opération étaient « énormes », Anna Tibaijuka a appelé à une forte mobilisation de la communauté internationale pour venir en aide aux Zimbabwéens privés de toit et de travail.
« En accord avec les recommandations de mon Envoyée spéciale, les Nations Unies vont rechercher de toute urgence un accord avec le gouvernement du Zimbabwe afin de mobiliser immédiatement une assistance humanitaire de l'ampleur nécessaire pour éviter plus de souffrances. J'exhorte la communauté internationale à répondre généreusement à cet appel », a déclaré le Secrétaire général dans un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.
Le Secrétaire général qui a qualifié le rapport de « profondément alarmant » a aussi appelé le gouvernement du Zimbabwe à cesser immédiatement les « expulsions forcées » et les « démolitions » massives des bidonvilles (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur la question).

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