Protestation des habitants menacés d’expulsion dans la région de Sotchi

Protesta degli abitanti minacciati di sfratto nella regione di Sotchi

Le 6 décembre, plus de 500 personnes se sont rassemblées devant le stade olympique en construction à Adler (région de Sotchi-Krasnodar) pour protester contre les menaces d’expulsion. La plupart des participants à l’action de protestation étaient des habitants de la plaine d’Imérétie, dont les maisons se trouvent dans la zone de construction olympique. Ils protestent contre la confiscation de leurs terrains en vue de la préparation des Jeux olympiques de Sotchi en 2014, alors que le montant des compensations financières des terrains et de l’immobilier est jugé bien inférieur à leur valeur de marché.

Des représentants des autorités locales ont honoré le meeting de leur présence, notamment Djamboulat Khatouov, vice-gouverneur de la région de Krasnodar, Anatoli Pakhomov, maire de la ville de Sotchi, et Alexandre Jigalko, chef de l’administration d’Adler et vice-président de la société publique chargée de la préparation des Olympiades, Olimpstroï.

Malgré les efforts des autorités qui avaient tenté de dissuader les habitants de participer à l’action (trois jours avant le meeting les fonctionnaires avaient fait preuve d’un brusque zèle en rendant visite à de nombreux habitants de la plaine d’Imérétie), le rassemblement a eu lieu, ce qui est déjà la preuve de la capacité de résistance de la population. Cependant, le ton des discours était très modéré. D’après une habitante d’Adler, Ekaterina Primakova, la liste des orateurs et le contenu des discours étaient strictement contrôlés par les autorités. «Avant le meeting, la Mairie a organisé une rencontre avec nos leaders et a demandé à être informée des thèmes abordés dans les prises de parole. Des représentants de l’administration locale se tenaient près de la tribune et surveillaient attentivement les orateurs », a-t-elle expliqué.

Les imérétiens sont particulièrement inquiets de l’absence d’information officielle sur les conditions du relogement, sur le sort des infrastructures publiques et sur la protection de l’environnement (il s’agit d’un site naturel unique).

Les membres du comité d’organisation avaient d’abord eu l’intention d’annoncer le début d’une grève de la faim à l’issue du rassemblement, mais ils ont décidé de reporter leur action, ayant obtenu la promesse d’une rencontre entre les habitants et le gouverneur A. Tkatchov ou le premier ministre V. Poutine.

Il est difficile d’accorder crédit à de telles promesses, mais les habitants ont toutefois décidé d’attendre avant de continuer les actions de protestation.

De plus, les représentants de l’administration régionale ont promis aux protestataires que des réunions mensuelles seraient désormais tenues dans la plaine d’Imérétie au cours desquelles les habitants seraient informés de l’avancée des travaux immobiliers.

Les participants à l’action se sont déclarés satisfaits du fait que la menace d’une protestation massive ait obligé les autorités à engager un dialogue avec les habitants. L’un des manifestants témoigne sur son blog : « Ce rassemblement a démontré que les autorités avaient peur des actions de protestation, d’autant plus qu’elles leur valent le mécontentement du pouvoir fédéral. C’est pourquoi il ne faut pas avoir peur, on n’obtiendra rien si on ne fait rien. Nous, le peuple, ne devons pas être un troupeau qui obéit aux bureaucrates, il faut nous organiser et faire entendre notre voix ! Nous sommes les citoyens de notre Etat ! »

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