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Campagna Sfratti Zero

Appel à l’action solidaire internationale contre les expulsions forcées au Nigéria

Nous, associations d’habitants, réseaux internationaux, groupes volontaires, ONG, agences publiques, citoyens du monde, exprimons notre indignation et dénonçons les expulsions forcées massives pratiquées à Abuja et à Lagos par le gouvernement du Nigéria depuis le 28 novembre 2005.

Ils ont signé l'appel 1572 personnes!

Agissant sur ordre du Secrétaire à la présidence et Président de l'autorité fédérale de développement de la capitale fédérale Abuja (FCDA), M. Mallam Nasir EL Rufai, des fonctionnaires du FCDA ont rasé sans préavis adéquat des maisons, des écoles, des hôpitaux, des églises, des mosquées et des entreprises à Abuja à l'aide de bouteurs et de tracteurs à chenilles, escortés par des policiers et des soldats lourdement armés.En outre, le gouvernement n’avait rien prévu non plus pour reloger, réhabiliter et indemniser les délogés.
Voici les résultats d’une action dont l’objectif affiché était de débarrasser le Territoire de la Capitale Fédérale (FCT) de tous les taudis et bidonvilles dans le cadre du plan directeur d’urbanisme de la FCT:

  • 800 000 sans-abri forcés principalement dans le village de Pyakasa, Kuchingoro, Garamajiji, Aleita, Chika, Galadimawa, Gosa A., Gosa Sarki, et Sabon Lugbele long de la route de l’aéroport international d’Abuja (FCT), d'autres incluent Gwagwa, Karimu et Dei dei, sur une population de 7 millions d’habitants
  • Plus de 4 millions de résidents d’autres communautés dont l’expulsion et la démolition de leurs maisons est d’ores et déjà prévue.
  • 15 000 enfants dejà obligés de quitter l’école
  • Plus de 2 000 familles dorment actuellement dans des bâtiments inachevés alors que le viol des femmes et la criminalité sont en augmentation.

D’autres expulsions sont en cours depuis le 6 décembre 2005 pour mettre en œuvre la privatisation du parc immobilier résidentiel public dans le cadre la politique de monétisation 2003 du gouvernement fédéral nigérian:

  • 20.000 personnes expulsées ou menacées d'expulsion à Lagos (1004 Flats, Victoria Island, Awolowo Road Towers, Eric Moore Road Towers, Alagbon Towers, Reeve Road Towers et Mulliner, Road Towers).

Nous dénonçons la violation flagrante par le gouvernement nigérian :

  • du droit à la vie, du droit à un procès équitable, du droit à la dignité de la personne humaine, du droit à une vie privée et de famille, et du droit à la propriété garanties par la constitution de la République fédérale du Nigéria, et par la Charte Africaine des droits de la personne et des peuples (loi de ratification et application de 1990 ).
  • des buts des Objectifs du Millénaire pour le développement (MDG) notamment d’opérer d'ici 2020 une amélioration significative des conditions de vie d’au moins cent millions d'habitants de taudis.
  • du droit international :L'article 11 du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, en particulier les commentaires généraux 4 et 7 interdisent les expulsions à moins d’avoir été librement consenties et d’offrir un relogement adéquat;en dépit des observations de conclusion du Comité de l'ONU adoptées lors de ses 6èmes à 9èmes réunions qui eurent lieu à partir du 29 avril jusqu’au 1er mai 1998 : « 42. Le Comité demande instamment au Gouvernement nigérian de mettre fin immédiatement aux expulsions massives et arbitraires et de prendre les mesures qui seront nécessaires pour améliorer le sort de ceux qui font l'objet d'expulsions arbitraires ou qui sont trop pauvres pour avoir un logement décent. Vu l'extrême pénurie de logements, le Gouvernement devrait faire des efforts soutenus pour lutter contre cette grave situation et consacrer à cette lutte suffisamment de ressources. 43. Le Comité recommande qu'un dialogue positif et plus ouvert soit engagé et maintenu entre lui-même et le Gouvernement nigérian. Il n'est pas nécessaire d'attendre pour ce faire le prochain rapport du Nigéria qui doit être présenté dans cinq ans : le Comité demande au Gouvernement de lui soumettre un deuxième rapport périodique d'ensemble établi conformément à ses directives, d'ici le 1er janvier 2000. » L'article 27 de la Convention sur les droits de l'enfance prévoit un droit au logement adéquat; en dépit des observations de conclusion sur le Nigéria adoptées par le Comité sur les droits de l'enfant lors de ses 1023ème et 1024ème réunions tenues le 26 janvier 2005, et adoptées lors de la 1025ème réunion tenue le 28 janvier 2005 : "70. Le Comité recommande à l’État partie :a) De faire une étude d’ensemble des causes et de l’ampleur de ce phénomène et de mettre en place une stratégie générale pour tâcher de remédier à l’existence d’une population nombreuse et croissante d’enfants des rues, pour réduire et prévenir ce phénomène ; b) De veiller à assurer aux enfants des rues ce qu’il leur faut comme nourriture, habillement, logement, soins de santé et possibilités d’éducation, y compris une formation et l’apprentissage des compétences nécessaires dans la vie courante, en vue de contribuer à leur plein épanouissement ;... »

Ainsi, en nous joignant aux appels à la solidarité internationale lancés par la Coalition Zéro Expulsion au Nigéria et l’Alliance Internationale des Habitants afin de redonner l’espoir aux plus démunis,

Nous demandons instamment

Au gouvernement nigérian

  • qu’il cesse immédiatement toutes les démolitions et expulsions
  • qu’il prévoie le relogement des expulsés et mette en place un plan de réhabilitation des taudis en accord avec les communautés concernées selon les normes internationales
  • qu’il abandonne totalement son programme insensé et égoïste de transfert de terres appartenant au peuple aux agents de la privatisation et du marché pour construire des maisons au prix inaccessible en fin de compte pour des millions de Nigérians ordinaires
  • que les fonds utilisés pour le plan directeur d’urbanisme d’Abuja et les réhabilitations et expulsions soient récupérées par l’Assemblée Nationale nigériane pour le budget du gouvernement fédéral
  • que les ressources issues de l’annulation de la dette externe soient canalisées vers un « Fond populaire pour le droit à la terre et au logement » géré par toutes les parties prenantes dont les associations d’habitants
  • qu’une commission d’enquête soit mise en place immédiatement afin d’enquêter sur les expulsions effectuées jusqu’à ce jour et par conséquent de s’assurer que ceux ayant commis des fautes rendent des comptes
  • qu’il garantisse le droit à l’indemnisation pour toutes les victimes des expulsions, y compris le droit à la justice, à l’obtention d’indemnisations et de réparations et que ces violations ne se répèteront plus à l’avenir

Au G8 et des États créanciers du Nigéria

  • qu’ils permettent uniquement l’annulation de la dette si les ressources ainsi libérées sont utilisées dans le cadre de politiques urbaines et de logement à destination des pauvres, particulièrement si elles sont orientées vers les « Fonds populaires pour le droit à la terre et au logement » contrôlés par toutes les parties intéressées, y compris les habitants et la société civile organisée, avec des mécanismes clairs pour garantir la transparence
  • qu’ils bloquent tous les investissements au Nigéria si par leurs effets les normes internationales ne sont pas respectées, notamment le Plan directeur d’urbanisme d’Abuja et la privatisation du parc immobilier résidentiel public

Aux Nations Unies, à l’Union Africaine et à l’Union Européenne d’agir immédiatement

  • en condamnant publiquement les expulsions
  • en fournissant un forum où le gouvernement nigérian et toutes les parties intéressées à savoir les représentants reconnus des habitants des taudis, les réseaux internationaux, les ONG et agences publiques, pour se mettre d’accord sur le relogement des personnes expulsées en accord avec les communautés concernées
  • en garantissant la securité du logement, en mettant en place des « Fonds populaires pour le droit à la terre et au logement », d’initier une réforme foncière et d’élargir l’accès aux services publics de base

À UN-Habitat :

  • qu’elle supervise le respect des normes internationales protégeant le droit au logement avec l’envoi d’une mission du groupe consultatif de l’UN-Habitat sur les expulsions forcées (UN-Habitat AGFE) pour aider et agir en tant que médiateur.

Signataires :
Nigéria
* Priscilla Achakpa, ED, Women Environmental Programme (WEP)
* Francis Alimigbe, Co-ordinator, Justice Development and Peace Commission (JDPC)
* Clement Wasah, ED, Community Action for Popular Participation (CAPP)
* Joseph Idahosa Amenaghawon, Snr. Program Officer Social and Economic Rights Action Centre (SERAC)
* Anthony Johnson Akpan, President Pan African Vision for the Environment (PAVE)
* Archbishop Dr. John O.Onaiyekan, President, Catholic Bishops Conference of Nigeria
* Dr. Kabiru Isyaku, Executive Secretary, National Commission for Colleges of Education (NCCE)
* C.W.Enwefah, Secretary General National Union of Tenants in Nigeria
* Justice Development and Peace Commission (JDPC)
* Community Action for Popular Participation (CAPP)
* Social and Economic Rights Action Centre (SERAC)
* Socio Economic Rights Initiatives (SERI)
* Obi Christian
* International Action Network on Small Arms (Women’s Network)
* Africa Network on Environmental and Economic Justice (ANEEJ)
* Transition Monitoring Group (TMG)
* Network of African Peace Builders (NAPS)
* Women Right to Education Programme
* PAVE
* Mr. Leo Atakpu, Contact: Nigeria Network of Civil Society on Water and Sanitation in Nigeria
(NEWSAN)
* National Youth Council of Nigeria Tijiani Kabiru.
Internationales
* International Alliance of Inhabitants
* Vincenzo Simoni, Unione Inquilini, Italia
* Sidiki Daff, CERPAC, Senegal
* Yves Cabannes, Convenor UN-AGFE, USA
* Luz Maria Sanchez Hurtado, UN-AGFE Member, Estrategia, Perú
* Valerio Lopez, CONAM, Brasil
* Roger Muro, GIU, Peru
* Paul Maquet, CENCA, Peru

Ils ont signé l'appel 1572 personnes!

Keywords

appel , Nigéria